Comment surfer sur la rentrée?

Alors que certains surfent dangereusement sur le toit des voitures (carsurfing) ou sur les foules (crowdsurfing) en ces temps de festivals à profusion, moi j'essaie tant bien que mal de surfer sur la rentrée. Éh oui! Les vacances sont déjà finies...Mes deux petites semaines chéries et tant attendues ont fondu comme neige au soleil. A peine le temps de me retourner dans mon lit, de m'étendre sur les sandbanks du lac Ontario, d'allumer les bougies du dîner en amoureux, d'ouvrir une bonne bouteille de vin et de feuilleter ce gros roman qui me faisait de l'oeil sur l'étagère depuis quelques mois...Un soupir, un clin d'oeil et hop me voilà de nouveau face au clavier. Je tente d'entrevoir dans les reflets de mon écran d'ordi, une vague, la campagne de la presqu'île de Quinte...J'essaie de sentir dans le courant d'air du ventilateur l'odeur du petit déjeuner façon B&B qui m'a réjouie chaque matin et celle de la crème solaire qu'on dépose délicatement sur le dos de son bien-aimé en prenant soin d'éliminer d'éventuels grains de sable pouvant gâcher ce moment fébrile et délicieux qui précède la sieste...Où sont les deux mois de Côte d'Azur de mon enfance, mes six semaines de tour de France des potes il y a trois ans...? Deux semaines de vacances seulement c'est comme pas de vacances du tout...c'est comme nier le bienfait des congés, c'est comme se dire «bon on est obligé de prendre des vacances donc on va prendre deux semaines mais vivement le travail!».Deux semaines c'est une mauvaise blague et puis surtout ça ne m'a pas permis de prendre assez d'élan pour atteindre sans encombre la prochaine semaine de vacances ....à Noël!
Hey patron! La quasi absence de vacances nuit gravement à la santé de l'entreprise et de l'économie nationale et tu sais quoi...ça va tourner au ralenti ici, ça va buller sévère, ça va rien faire grave...ça va luncher dans les grandes largeurs et finir plus tôt histoire de pouvoir encore profiter du soleil au bord de la piscine. Et ça non plus, à l'instar des congés, c'est pas négociable!
«Camarades salariés frustrés unissons nous! Râlons ensemble de bon coeur et sortons déjeuner à 11h pour fêter ça! Marco tu prends l'apéro, moi je m'occupe des verres. Sophie n'oublies pas de prévenir les collègues de la compta, mieux vaut les avoir dans la poche...»
Finalement surfer sur la rentrée c'est pas si difficile, encore faut-il avoir la chance comme moi d'avoir un patron qui est souvent en vacances...